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Elsa : des nouvelles et des photos 2
1 mai 2007

Lapiaz (Loulle, 39)

Lapiaz jurasiens

(source : http://magnijura.free.fr/Plapiaz.html)

Les lapiaz jurassiens méritent le détour. Je vous invite donc à découvrir les trois lapiaz principaux, très différents les uns des autres : le lapiaz de Loulle près de Champagnole, le lapiaz des Chauvins dans le Grandvaux et le lapiaz de la Haute-Joux.

Les lapiaz proviennent de la dissection des bancs calcaires par action corrosive de l'eau. II en existe plusieurs sortes : nous trouverons sur le plateau des lapiaz horizontaux ou faiblement inclinés où la dissolution par une eau quasi-stagnante sera la plus active. Par contre, la chaîne de la Haute Joux pourra présenter des formes beaucoup plus inclinées dans lesquelles le rôle des eaux de ruissellement sera primordial. D'une manière générale, les lapiaz jurassiens sont recouverts d'un sol et d'une végétation ; rares sont les surfaces rocheuses totalement nues.

Le Lapiaz des Chauvins, dans le Grandvaux à proximité du village de St-Pierre, est très différent : lapiaz de haut plateau (850/900m) presque totalement dénudé, il présente une légère pente moyenne de 15° environ. Il est soumis à des contraintes thermiques énormes : situé dans un des pôles du froid (voir la page climat), il doit supporter des amplitudes de températures de l'ordre de 80 à 90° qui renforcent la corrosion dû à l'eau de ruissellement et à la neige. De ce fait, la roche souffre et éclate parfois, offrant un paysage alternant dalles plates très dures, peu entamées et éboulis de rochers. La dalle la plus à l’Est, la plus proche du chemin d’accès, est la plus récente et la deuxième, à l’origine du « beau » lapiaz est située en dessous dans l’échelle stratigraphique. Ceci explique les différences d'érosion. Dans ce milieu extrême, la vie est cependant présente. Quelques buissons, quelques conifères, quelques herbes, mousses et lichens. Mais au fond des canelures (dont la profondeur varie de 80 cm à quelques mètres, nous ne trouvons quasiment pas de vie apparente. Lorsque la vie est présente, elle "explose" littéralement : les buissons sont touffus, les conifères courts mais épais, les graines et semences sont multiples, de manière à compenser un taux de survie extrêmement faible.

Enfin le lapiaz de Loulle, certainement le plus beau. Dénudé sur la plus grande partie, c'est une immense dalle calcaire légèrement inclinée (10° environ) et sillonnée de failles et de crevasses. Point de rochers éclatés ici, la dalle est quasi parfaite. Il est vrai que les conditions sont meilleures qu'aux Chauvins : 800 m d'altitude, plage de températures plus faibles, froid moins intense, précipitations moins importantes, calcaire dur plus homogène. Toutefois, on a pu observer des amplitudes de température de 50°c en une journée. Des algues microscopiques naissent vivent et meurent puis se décomposent en formant une fine couche d'humus qui se mélange aux poussières de calcaire. Plantes grasses et graminées colonisent alors ce sol mince et se développent. Plantes frugales, mousses et lichens tirent parti de la rosée.

Leur groupement en coussinet fonctionne comme une éponge et limite l'évaporation. A la recherche de nectar, les papillons recherchent les pelouses rases. L'Apollon se plaît semble-t-il dans cette aridité!

Et puis, peu à peu ce désert minéral se transformera en pelouse puis en forêt. Revenez dans mille ans...

Voici quelques photos du lapiaz de Loulle.

IMGP6372

Petit à petit, la vie prend place, ...

IMGP6382rebis

IMGP6385

Arche en formation

IMGP6394

Ce qu'il ne faut pas faire...

IMGP6399

Et si vous ne voulez pas attendre 1000 ans pour voir ce que cela deviendra, je pense que le site des Malrochers à Besain vous en donnera un petit aperçu... http://elsaziza.canalblog.com/archives/2006/11/07/3270522.html



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